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Libération
Enquête

La banlieue veut faire équipe avec le Grand Stade

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Pour être rentable après le Mondial de foot, l'enceinte doit être le terrain d'un «grand club».
publié le 26 février 1996 à 0h48
(mis à jour le 26 février 1996 à 0h48)

Le Stade de France a déjà une forme de grand stade qui dépasse des palissades du chantier de Saint-Denis et, pourtant, il cause encore du souci. Non que l'on craigne un retard, car les ingénieurs sont suffisamment compétents et les pénalités suffisamment fortes. La Coupe du monde 1998? La grosse machinerie est déjà en route et personne ne doute que tout se passera pour le mieux dans le meilleur des stades. Alors?

Un trouble gagne: l'angoisse du lampion qui s'éteint et des flonflons qui se taisent, le syndrome de la coquille vide. A quoi peut bien servir un beau stade moderne, capable de recevoir 80.000 personnes? A jouer au football. Mais aucune équipe n'est volontaire. Alors, pourquoi ne pas en créer une et, puisque le stade est en Seine-Saint-Denis, une «grande équipe de banlieue»?

L'idée est du maire de Saint-Denis. «Vous me direz que ce n'est pas mon problème, explique Patrick Braouezec. En acceptant le stade, j'ai obtenu la couverture de l'autoroute et l'amélioration des transports en commun. Au demeurant, s'il n'y a pas de club résidant, c'est l'Etat qui versera des indemnités de compensation au consortium d'exploitation. Mais avoir un tel équipement et ne rien en faire, c'est du gâchis.» Le maire sort un plan; on voit la ville, le stade et, juste de l'autre côté du canal qui le longe, la cité des Francs-Moisins, généralement étiquetée «à problèmes». «Puisqu'on parle de tissu urbain, mon boulot, c'est de le recoudre et j'estime que le stade est un bon moyen.» Patrick Br