L'érythropoïétine (EPO), produit dopant interdit par le Comité
international olympique et jusqu'alors indétectable, est depuis peu tout à fait décelable, selon le prince Alexandre de Mérode, président de la commission médicale du CIO. Si cela se confirmait, une étape importante de la lutte antidopage serait franchie. L'érythropoïétine est une hormone employée en médecine dans le traitement des insuffisances rénales et des anémies: elle stimule la production de globules rouges et donc la capacité du sang à transporter de l'oxygène. Elle serait utilisée dans les sports exigeant des efforts prolongés, telles les épreuves de fond en athlétisme ou le cyclisme. Elle avait défrayé la chronique sportive début 1994 lorsque les équipes italiennes avaient raflé la quasi-totalité des épreuves du début de la saison cycliste. Jamais l'usage illicite de l'EPO, délivrée seulement en milieu hospitalier en France et en Italie mais en vente libre en Suisse par exemple, n'a pu encore être démontré. Jusqu'ici, on pensait une cure d'EPO de trois ou quatre semaines décelable uniquement dans le sang, et pendant quelques heures seulement après chaque injection sous-cutanée, alors que l'effet peut durer deux mois. Les travaux pour la détection de l'EPO ont été conduits depuis plusieurs années par le Pr Francesco Conconi, de l'université italienne de Ferrare. En 1994, il pensait être «à quelques semaines d'aboutir». Depuis, il a abandonné l'idée de tests sur les athlètes par prélèvement sanguin, en r