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Portrait

N'Doram, le Canari qui survoleDans une équipe qui doute, le Tchadien reste un maître à jouer à la nantaise.

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publié le 6 mars 1996 à 3h06

Nantes,envoyé spécial

Dans un quartier résidentiel de la banlieue nantaise, une maison simple, au milieu d'autres demeures tout aussi calmes. C'est ici que l'un des meilleurs footballeurs africains évoluant en Europe a stabilisé son histoire. La porte du Tchadien Japhet N'Doram s'ouvre sur un intérieur sans superflu. Rien ne renvoie au football, hormis deux portraits négligemment posés sous l'escalier en bois en attendant qu'on trouve le clou pour les mettre en évidence. Dans un berceau, Kevin, le troisième enfant de la famille N'Doram babille et attrape un doigt fin que lui tend son père. «N'Doram est la contraction de mon vrai nom de famille. Je suis l'avant-dernier d'une famille qui compte huit filles. N'Doram signifierait que mon père a été en manque de garçon.»

Japhet N'Doram n'est pas un bavard. De plus, il entretient une modestie qu'il appelle sa «réserve naturelle». Il écoute beaucoup. Son regard est happé de temps en temps par un vidéodisque qui libère des danseurs et des chanteurs antillais. «Je n'aime pas le rap. Je trouve que c'est toujours le même rythme. Pas assez varié.» Ainsi va le jeu de Japhet N'Doram dans l'équipe de Coco Suaudeau, l'entraîneur du FC Nantes. Jamais le même rythme. Le stratège des Canaris a trouvé avec le Tchadien le meilleur traducteur de ses thèses tactiques. Promu capitaine, l'élégant n$10, avancé en attaque pour cause de défections en cascade (départ de Patrice Loko, blessures de Nicolas Ouédec et Jocelyn Gourvennec), est parvenu sur so