Menu
Libération
Reportage

Saint-Etienne, ville de foot ramenée à la sagesse. Minée par la crise, la cité est plus que jamais nostalgique des épopées européennes des Verts.

Article réservé aux abonnés
publié le 11 mars 1996 à 2h56

Saint-Etienne, envoyé spécial

Samedi à Geoffroy-Guichard contre Le Havre, les Verts devaient gagner. Pas seulement pour sauver leur saison. Mais également au nom de «l'idée qu'ils se font du club». Pour leur ville, promue voilà vingt ans exemple de la capacité à se faire aimer au-delà de l'Hexagone. Aujourd'hui, son textile, sa mine, son catalogue Manufrance sont relégués aux rayons du patrimoine culturel. Pierre Gagnaire, son cuisinier créatif de renommée européenne, a rejoint le club des sceptiques locaux. Les salariés menacés par la reconversion de l'industrie de l'armement doutent de leur avenir.

Samedi donc, pour l'AS Saint-Etienne, l'objectif est de mettre fin à une inexorable descente vers la deuxième division. Et de fêter l'arrivée de Dominique Bathenay comme entraîneur. Cet ancien des épopées européenne des années 70 est venu, sollicité et soutenu par le réseau de l'amicale des Verts. Son arrivée a été perçue comme une «opération d'urgence». Une de plus pour rester en D1.

Sur le terrain, samedi, d'entrée de jeu, les Stéphanois se sont montrés offensifs. Ils avaient la «gnaque», cette envie de gagner sans laquelle le «chaudron» de Geoffroy-Guichard perd sa raison d'être. A la 21e minute, Le Havre, dominé territorialement, concède un but marqué des 25 mètres par Lubomir Moravcik. Le public espère que ses joueurs vont enfin «cesser de jouer tous freins serrés» et «en finir avec le doute et la fébrilité». Les plus avertis connaissent les consignes du nouvel entraîneur. La