Cardiff, envoyé spécial
A intervalles réguliers depuis une quinzaine d'années, le Quinze de Galles ressuscite, mais jamais il ne monte au ciel. Cette année encore avait un air de renaissance. En décembre, la Welsh Rugby Union avait pour la première fois embauché un entraîneur officiellement rémunéré: 50.000 livres par an pour Kevin Bowring. Pour bien faire les choses, un poste nouveau, directeur du rugby, a été attribué avec un salaire identique, à Terry Cobner, troisième ligne des années 70, l'époque glorieuse. Trois mois après, vaincu par les Anglais, les Ecossais et les Irlandais, le Quinze gallois doit s'efforcer de battre les Français pour éviter de ramasser sa deuxième cuillère de bois consécutive.
Dans les années 70, les Gallois avaient pris l'habitude de sucer une cuillère en or. ils avaient la meilleure équipe d'Europe. Avec Mervyn Davis, Gareth Edwards, J.P.R. Williams, Barry John, Phil Bennet, Steve Fenwick, le Pays de Galles était heureux et chantait à pleins poumons pendant les matchs. Mme Thatcher n'aimait peut-être pas les chansons de mineurs. C'est sans doute pour ça qu'elle a ruiné le rugby gallois en démantelant les mines de charbon et l'industrie lourde qui va avec, la richesse du Pays de Galles.
C'est à peu près à ce moment-là que les treizistes du nord de l'Angleterre se sont lancés dans le professionnalisme et sont partis à la chasse aux quinzistes. Ils n'eurent guère de succès, sauf au Pays de Galles, exsangue. Ce fut un véritable pillage. Dès qu'un inter