A Twickenham, Angleterre bat Irlande 28-15 (12-15)
Angleterre. 1 essai: Sleighthome (77e), 1 transformation: Grayson, 6 pénalités: Grayson (8e, 10e, 28e, 40e, 45e, 67e), 1 drop: Grayson (62e).
Irlande. 4 pénalités: Mason (6e, 16e, 21e, 30e), 1 drop: Humphreys (2e).
Samedi, sur sa pelouse de Twickenham, l'Angleterre a donc remporté le tournoi. Le quatrième pour Will Carling. Mais pour sa dernière apparition en tant que capitaine de l'équipe d'Angleterre, il n'a pas dérogé à sa réputation de joueur fruste. Pire, le masque crispé, les joues rougies, celui qui mène le XV de la Rose depuis 1988, a dû céder sa place après s'être tordu la cheville tout seul à la 35e minute d'un match qu'il conduisait comme d'habitude par d'incompréhensibles coups de butoir dans la défense adverse. Etrange sortie. Comme si le sort précipitait la mise à l'écart de ce joueur qu'aucun sélectionneur n'a osé remettre en cause malgré son jeu sans fantaisie et son penchant à intriguer au sein de sa propre fédération. Pour comprendre l'inamovibilité de Carling, il faut revenir sur sa carrière qui a démarré à un moment clé de l'histoire du rugby anglais.
Ce provincial, fils et petit-fils de militaire, militaire lui-même puis chômeur doté d'un diplôme en psychologie, a débarqué dans le petit monde de l'ovale anglais encore arquebouté sur ses convictions amateuristes. Son arrivée dans l'équipe des Harlequins de Londres puis en équipe nationale dont il deviendra le plus jeune capitaine à 22 ans, coïncide avec le