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Libération

Pierre Vllepreux s'intercalleMauvais calcul

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publié le 18 mars 1996 à 2h38

En rugby comme dans tous les domaines, il est préférable de ne pas

répéter deux fois consécutivement les mêmes erreurs. Les Français, déjà surpris contre les Écossais, ont laissé se répéter le même scénario contre les Gallois. Ils étaient pourtant prévenus mais ils ne surent encore une fois pas faire l'effort collectif nécessaire dans le combat pour stopper en début de match les initiatives des Rouges. Les Gallois ont avancé à tous les niveaux, assurant bien la continuité «devant-derrière», et même plus surprenant «derrière-devant». La volonté des Gallois d'attaquer balle en main, évidente dans le passé, se traduit aujourd'hui non seulement par des mots mais aussi par des actes. Curieusement, Jenkins, leur demi-d'ouverture, joue plus à la main qu'au pied. Son positionnement a changé. Ses prises de balle plus à plat permettent à ses centres d'utiliser leur pouvoir de perforation. Ils ne s'en privèrent pas. Ils surent nous transpercer régulièrement. Pourtant, l'occasion était bonne pour les Français dans ce match, et compte tenu du contexte, de relever le défi du jeu, de réaliser enfin le rugby désiré. Il aurait fallu oublier le résultat et se concentrer sur la manière, jouer sans calcul tous les ballons jouables, se battre pour en récupérer un maximum, mais surtout ne pas les rendre par un jeu au pied approximatif. L'essai de Castaignède pouvait encore, même après le début de match difficile, être déterminant pour changer de cap; enfin, oser entreprendre sans restriction que