Menu
Libération
Interview

«Milan n'est pas si loin devant Bordeaux»Coach intérimaire, Rohr n'a eu qu'un mois avant un quart de finale européen.

Article réservé aux abonnés
publié le 19 mars 1996 à 2h33

Bordeaux, envoyé spécial

Il y a dix-neuf ans, Gernot Rohr épousait le destin chaotique des Girondins de Bordeaux. Cet Allemand, ancien étudiant en littérature devenu footballeur professionnel en qualité de défenseur, explique cette extraordinaire fidélité par la beauté d'une région qui est devenue la sienne. D'abord tenancier de lignes arrières rugueuses sur l'attaquant à la grande époque des Battiston, Lacombe, Giresse, il s'est ensuite reconverti dans la formation des jeunes. Devenu responsable du centre de formation, Gernot Rohr a traversé toutes les crises qui ont secoué la maison girondine. Dans ce milieu où les valises se font et se défont aussi vite que les équipes, lui a préféré se poser dans une maison sur le bassin d'Arcachon. Il s'est plu à donner la préférence au rythme des marées, aux promenades dans la forêt de pins, aux mimosas en fleur. «Je peux voir des levers de lune et je ne savais pas ce que c'était.» Le 4 février dernier, Gernot Rohr était prié par le président Afflelou de délaisser provisoirement ses responsabilités au centre de formation pour remplacer l'entraîneur serbe Slavo Muslin, remercié pour résultats insuffisants en championnat de France. Pour la deuxième fois, le club pouvait s'appuyer sur lui. Il avait déjà permis aux Bordelais de retrouver la première division après leur dépôt de bilan, mais s'était effacé au profit d'entraîneurs aux carrières éprouvées, tels Courbis ou Toni. Bizarrement, l'intérimaire Gernot Rohr a pris son parti d'être l'u