On reconnaît le stade Loujniki de Moscou
à ses gradins austères. 100.000 places, dans lesquelles les caméras aimaient, du temps de l'URSS, zoomer sur les rangées de casquettes de l'Armée rouge. L'ex-stade Lénine, cratère béant sous ciel chargé, a perdu de sa superbe depuis les Jeux olympiques de 1980; sa pelouse est comme une moquette usée par les caprices de l'amplitude thermique. Mais, dans cette triste arène, le football russe court toujours. Le Spartak de Moscou y affronte ce soir le FC Nantes, en quart de finale retour de la Ligue des champions. Jusqu'au 2-0 encaissé au match aller à la Beaujoire, les Moscovites étaient invaincus dans la compétition. Ce qui force Jean-Claude Suaudeau, l'entraîneur nantais, à la prudence avant d'envoyer son équipe amputée de trois de ses meilleurs éléments, N'Doram (blessé), Pedros et Guyot (suspendus), batailler pour atteindre les demi-finales. «Le Spartak est en net progrès physique», a-t-il estimé vendredi, alors qu'il venait d'assister à la victoire (2-0) en championnat de son adversaire dans le derby contre le Lokomotiv. Il n'a pas échappé à l'entraîneur des Canaris que le Spartak au sortir d'une longue hibernation n'était pas engourdi: à peine avait-il les jambes un peu raides. «Il faudra se méfier des rebonds dû à l'état de la pelouse et être présent au premier impact des ballons pour donner du rythme.»
On a loué le retour de flamme des Nantais lors du match aller à domicile, mais la recomposition forcée de cette formation pourrai