Terriblement fâché avec Guy Roux, son ex-entraîneur, qui l'avait
qualifié de «joueur Canada Dry», Stéphane Mahé, 27 ans, ancien arrière latéral gauche d'Auxerre, a été transféré au PSG en début de saison. S'il garde les séquelles de ces jours malheureux où il décidait d'affronter le maître de l'Abbé-Deschamps entre quatre yeux, cet homme à fleur de peau revendique toujours autant le droit du joueur de foot à s'opposer à la langue de bois. A Paris, il a conservé son verbe et se pose des questions sur le rôle qu'on entend lui faire jouer, et sur le sens de sa vie de footballeur au coeur cabossé. Depuis qu'il a rejoint le banc des remplaçants après avoir été titulaire une bonne partie du début de la saison, il s'interroge sérieusement sur son cas avant Auxerre-PSG, match clé de la 32e journée du championnat.
En Coupe de France, le PSG avait perdu 3-0 à Auxerre, comment avez-vous vécu ce match?
Ça s'est très mal passé pour nous, mais j'étais heureux de l'accueil du public. Je suis allé passer deux-trois bonjours dans les vestiaires, il n'y avait aucune animosité. J'ai passé la moitié de ma vie là-bas, j'y ai mon fils, mon ex-femme, beaucoup de choses m'empêchent d'oublier Auxerre. Ça me pince toujours le coeur d'y aller.
Rejoindre Paris était pour vous un soulagement?
J'étais fier et heureux. Je le suis un peu moins aujourd'hui. J'ai fait un complexe d'infériorité. On m'a donné des responsabilités, on m'a demandé de grandir un peu trop rapidement. J'espère que c'est un mauvais momen