Vendredi, 18 heures. Deux heures et demie avant le coup d'envoi du
premier match de la Super League entre le PSG XIII et les Sheffields Eagles, 500 personnes tapent la semelle en attendant l'ouverture des portes du stade Charléty. L'accent varie des Corbières à la nuance catalane. Les exilés sont arrivés les premiers. Une demi-heure après, les premiers cars déversent les supporters à béret, partis du sud le matin. Plus vieux, mordus depuis plus longtemps, ils sont venus vérifier la conformité à leur passion du rugby qui commence ce soir. Installés dans les tribunes, tout cela ne fait pas grand monde, 3.000 à tout casser, et le stade semble vide.
A l'entrée, une équipe de la chaîne Sky Sports essaie en vain de mesurer les sentiments du spectateur français pour cette compétition anglaise. La télé de Rupert Murdoch, qui retransmet en direct le premier match de la compétition qu'elle finance, a déplacé 17 caméras et 45 personnes.
19 heures. Tous les adolescents se ressemblent. De quelle banlieue sont-ils ceux-là, en training et chaussures de sport? «Du sport études de Carcassonne!» Et ces autres? «Supporters du PSG!» Ceux-là? «Club de rugby à XIII de Fleury-Mérogis!» Etrange configuration, rencontre insoupçonnable qui teinte d'allégresse ce coin de boulevard frisquet. C'est l'heure où les familles arrivent et rencontrent les supporters anglais, munis de tous leurs accessoires. Ils avancent derrière l'Union Jack, chaleureux et braillards, rigolards et prolétaires. Deux milliers de