Dans ces galeries aux lumières froides, le temps est extensible à
souhait. Ce sont des kilomètres de couloirs habités par 90 employés, qui, de semaine en semaine, coupés de ville, travaillent à façonner et à déconstruire des mondes illusoires. Le Palais omnisports de Paris-Bercy (POPB) est une immense boîte à jouets où des petits hommes s'affairent à des tâches d'une grande ingéniosité. «C'est une fourmilière. Les gens se croisent sans s'entrechoquer, on essaie de ne pas contraindre l'autre. Les gens savent qu'ils sont dans une boîte, on essaie de faire voyager des spectateurs dans cette boîte.» Jean-Louis Machu, un des deux responsables du studio de production audiovisuelle intégré au POPB, donne la raison d'être de sa pyramide octogonale. Usine à spectacles, le POPB, inauguré en 1984, en produit en moyenne un tout les deux jours susceptible d'être filmé et diffusé aux quatre coins de la planète. «Je travaille beaucoup la nuit. Pour enchaîner d'un spectacle à l'autre, il faut des moments de calme, sinon on n'a pas le temps de se préparer.»
«On peut tout faire». A Bercy, un projet de spectacle sportif arrive de l'extérieur et atterrit sur le bureau d'études de René Métivier, cerveau des mises en scène. «On nous amène l'idée, on nous demande de voir ce qu'on peut faire autour.» Son savoir-faire n'est sans doute pas étranger à la multiplication des manifestations depuis qu'il est aux manettes de son ordinateur. «Le bonheur c'est qu'on est capable de tout faire d'ici: études, pr