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Libération
Reportage

Sans le sou sous les paniers, haut les coeurs de l'armée russe.Le CSKA Moscou favori du championnat d'Europe des clubs de basket

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publié le 9 avril 1996 à 4h24

Moscou, correspondance

«Face aux millionnaires du basket, c'est le patriotisme qui nous portera.» Comme ses coéquipiers du CSKA Moscou, Igor Koudeline n'est pas payé depuis six mois. Pas de quoi enrayer la «gâchette» d'une équipe qui entend tenir son rang de favorite dans la finale à 4 du Championnat d'Europe des clubs à partir d'aujourd'hui à Paris (lire ci-dessous). L'épreuve de la dernière chance pour des joueurs qui vivent sur leurs économies. «Mais si nous gagnons, des sponsors se proposeront bien», espère Youri Yourkov, le manager du club, aux allures de banquier dans son blazer bleu marine.

L'équipe fait partie de l'organisme colossal du Club central de l'armée (CSKA), qui gère plus de 43 disciplines, financé par le ministère russe de la Défense. A l'époque soviétique, c'est là que naissaient les grands champions olympiques, comme en témoigne encore, dans le hall du complexe sportif du club, le tableau d'honneur sur lequel s'alignent, engoncés dans leur uniforme, les médaillés d'or et d'argent de la grande époque. L'armée fournissait alors les conditions optimales de vie et d'entraînement à ceux qui devaient prouver la supériorité du socialisme en brillant sur les stades. L'équipe de basket le lui a bien rendu puisque «le CSKA est la meilleure équipe de Russie et d'URSS», comme l'assure une brochure officielle. Et encore aujourd'hui neuf joueurs sur quinze sont effectivement des militaires. «Il y a des basketteurs comme il y a des tankistes ou des parachutistes», cons