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Portrait

Stuart O'Grady, l'Australien qui rêvait des pavés. Même 46e, il est fier d'avoir terminé son deuxième Paris-Roubaix, la course qu'il a découvert à 10 ans.

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publié le 15 avril 1996 à 4h09

Roubaix, envoyée spéciale

Stuart en rêvait tellement qu'il n'aurait pas osé le demander droit dans les yeux à son directeur sportif. Et puis, l'an dernier, il a fallu que Roger Legeay l'apprenne en lisant un magazine et lui dise «Ça y est, ton rêve va devenir réalité, tu fais Paris-Roubaix» pour que ce rouquin d'Australien y croit. Une première participation en 1995 pour soutenir le héros Duclos-Lassalle aux couleurs de l'équipe Gan: «Même si j'étais surtout là pour rouler pour Gilbert, c'était tellement excitant. Faire partie de la course...» Hier, à l'ombre matinale du château de Compiègne, Stuart O'Grady a oublié l'abandon d'il y a un an. Il est prêt à rouvrir son carnet de route pour une deuxième aventure sur les pavés: «Et cette fois, je veux aller jusqu'à la fin.»

Histoire d'un virus. Bien sûr, à Adélaïde, il y avait la tradition des pistards, un père membre de l'équipe nationale australienne et un oncle qui avait participé aux JO de Tokyo. Il y a eu les années 80 de Phil Anderson, maillot jaune dans le Tour de France. «On regardait ça à la télé...» En 1983, Stuart a 10 ans: «Un copain m'a passé une cassette vidéo; c'était la victoire d'Hennie Kuiper dans Paris-Roubaix. Il pleuvait tellement, les coureurs tombaient... J'ai vu que c'était très dur. Unique. J'ai adoré cette course. L'an dernier, c'était vraiment pour voir. Mais maintenant, je sais comment ça marche: il faut être devant, dans les vingt premiers lorsqu'on attaque les pavés, sinon, c'est fini». Stuart O'Grad