Bordeaux, envoyé spécial
Ce soir, devant 35 000 spectateurs, les Girondins de Bordeaux joueront leur troisième demi-finale de Coupe d'Europe contre le Slavia de Prague qu'ils ont battu à l'aller 1-0. Demain, dans tous les cas, ce sera la gueule de bois. Ou les Bordelais l'emportent, et ils auront gagné le droit à de participer à la finale de la Coupe de l'Uefa (contre le Bayern ou Barcelone), ou ils auront été victimes des contres des Tchèques et jamais plus cette même formation ne pourra prétendre rééditer une telle traversée au long court, sur les mers agitées du foot européen. Il est donc assez surprenant de voir les joueurs s'ébrouer sur le terrain du centre d'entraînement du château du Haillan comme de jeunes ados pendant un cours de gym de fin d'année. Dans le rôle du professeur, de sa voix au débit monotone, Gernot Rohr a conquis sa classe. Lui, l'employé précaire, est devenu depuis la victoire contre Milan le diplomate porte-parole d'une équipe en train de tirer parti d'une saison paradoxale en mêlant l'ennui en championnat (15e), et les délices d'une Coupe d'Europe débutée cahin-caha, dans les tréfonds de la Coupe Intertoto.
Maladresses présidentielles. Tout aura donc commencé tardivement pour cette équipe qui a subi les blessures à répétition de ses ténors et des estafilades à son amour-propre par les déclarations de son président Alain Afflelou. Aujourd'hui les joueurs tentent d'arracher un mea culpa à un homme accusé de distribuer carottes et coup de bâtons avec l'