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Libération

Armstrong décroche la lune dans la Flèche wallonneL'Américain a piégé Didier Rous dans le mur d'arrivée.

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publié le 18 avril 1996 à 3h59

Ce n'est pas l'âge qui a joué; Lance Armstrong a 24 ans, Didier Rous

25. C'est plutôt la classe et l'expérience du premier, champion du monde en 1993, et qui s'est depuis bien souvent frotté aux tout meilleurs du peloton dans les arrivées disputées des classiques ou du Tour de France. Hier, à la troisième ascension de ce mur de Huy dressé au-dessus de la Meuse pour clore la Flèche wallonne, Armstrong s'est juste rappelé quelques ruses tactiques pour inscrire la première victoire d'un Américain au palmarès.

Dégagé d'une échappée de 7 coureurs à une dizaine de kilomètres de l'arrivée, Armstrong est suivi par le seul Français du groupe, Didier Rous, que sa fraîcheur rend très opportuniste. Ensemble, ils filent et prennent une quarantaine de secondes d'avance jusqu'au bas du fatal mur de Huy. Le Français a même l'air mieux en selle, il appuie bien ses relais tandis que l'Américain s'échine à le suivre. Entre les derniers talus et les maisons grises qui commencent à s'étager le long de la côte, Rous passe en tête sous la flamme du dernier kilomètre qui promet la première grande victoire de sa carrière. Mais très vite, côte à côte, en danseuse, les deux hommes s'observent.

Armstrong est-il vraiment fatigué? Il attend son heure. «Par rapport à l'an dernier, explique-t-il après l'arrivée, j'ai progressé physiquement et surtout mentalement. Je suis devenu patient. Auparavant, j'aurais attaqué dès le premier passage du mur de Huy...» Rous, lui, repose les fesses sur sa selle dans un des