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Libération

Lendemain de fête à Bordeaux, gueule de bois pour Zidane et Dugarry

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publié le 18 avril 1996 à 3h59

Bordeaux, envoyé spécial

Midi sonne. Christophe Dugarry fait son entrée dans le lounge du Haillan, centre névralgique des Girondins de Bordeaux. En tenue de footballeur, il fait claquer d'un rebond la balle contre le sol et s'adresse à l'assistance: «J'ai une finale à préparer, moi.» Zinedine Zidane l'intercepte d'un regard fatigué. La nuit a été courte après la victoire contre le Slavia Prague, et les deux attaquants bordelais ne semblent pas sortir du même rêve. Après avoir reçu un carton jaune mardi, tous deux sont supendus pour le premier des deux matches de la finale que les Girondins disputeront le 1er mai au stade olympique de Munich contre le Bayern.

«Christophe a dit qu'il voulait passer le ballon au gardien, raconte Zidane, et il l'a envoyé un peu trop haut...» Lui, pour sa part, se sent floué par un règlement de l'UEFA dont il n'a appris les effets pervers qu'en fin de partie. «En août, en Coupe Intertoto, je prends un carton rouge, trois matchs de suspension, et là prendre un seul carton et être suspendu comme ça, je pense que ça n'est pas juste.» Pourtant Zidane a bien eu ce réflexe malheureux de mettre la main sur le ballon. Et, en coupe d'Europe, a contrario du championnat, on ne purge pas sa peine pour repartir avec les compteurs à zéro. Ce glouton du ballon trouve ça «désolant», encore plus frustrant encore que son but refusé sur un vrai-faux hors-jeu. Dugarry, lui, s'est immédiatement mis au diapason de son entraîneur Gernot Rohr, exprimant dans un bel élan