La tradition dit que le rugby est un sport convivial où il y a de la
place pour les grands, les gros, les petits et les maigres. En vertu de quoi, on peut manger confit-cèpes et cassoulet sans se priver, car, c'est extraordinaire, il suffit d'être plus intelligent pour gagner. «Oui mais, tu as beau être le plus intelligent, si tu te retrouves sur le cul à chaque impact, t'es pas près de gagner»: Max Godemet est landais, c'est dire que le canard gras et l'ortolan, et même le tursan ou le madiran, c'est plutôt sa culture. Mais il est aussi entraîneur adjoint de l'équipe de France, qui rencontre samedi la Roumanie (lire ci-contre), et il se préoccupe depuis une bonne dizaine d'années de la préparation physique des rugbymen. Domaine dans lequel, selon lui, on avance, même si «la mentalité du rugby à l'ancienne est encore bien accrochée».
Lucien Millereau, authentique précurseur, s'intéresse à la préparation physique depuis plus de trente ans et il a pris en main celle des Toulonnais depuis une quinzaine d'années. «En 1986, raconte-t-il, un an avant la première Coupe du monde, j'avais participé à une commission sur la préparation physique. On avait des résultats de tests. J'avais trouvé aberrant le rapport entre masse musculaire et masse graisseuse de la plupart des joueurs.»
Prise de conscience. Il y a longtemps pourtant que les meilleurs joueurs de rugby, même en France, ont fait une croix sur le rugby-cassoulet. Depuis les années 70, on sait que la durée d'une carrière est large