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Libération
Interview

Philippe Poupon, coureur d'océans et d'absolu. Il a choisi une voie à part. Dans la vie comme dans la Lorient-Saint Barth'. Qu'il domine.

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publié le 22 avril 1996 à 3h28

Lorient, envoyé spécial

«J'aurais tellement aimé être transparent, ne pas imprégner la pellicule.» Ainsi parlait Philippe Poupon quand, à quelques heures du départ de la transat en double Lorient-Saint-Barthélémy, samedi dernier, on évoquait devant un verre sa carrière de marin, son règne sur les années 80 avant les galères des années 90 et sa semi-retraite sous le soleil des Caraïbes. La télé, une véritable obsession: «Ce qui m'a pesé le plus dans ce que j'ai pu faire en tant que marin de courses au large, c'est d'être un homme public. La foule me fait peur, être public n'a pas de valeur. Si je le suis devenu, c'est contre mon gré, ce n'est qu'une fâcheuse conséquence. Pour moi, la télévision incarne la futilité des choses et je serais plutôt du genre à fuir. Heureusement que dans ce métier on est une grosse partie du temps en mer. Le public et la télé, on ne les voit que le temps des départs et des arrivées».

A Lorient, Philou n'est arrivé qu'au dernier moment. Un mois plus tôt, il était encore à la barre de son Fleur australe, robuste monocoque qu'il promène avec sa compagne et les gens qu'il aime dans les mers australes, du côté de la Patagonie et de la Géorgie du Sud. Avant lui, son aîné, Luc, 44 ans, avait débarqué comme d'habitude, en toute discrétion et grande efficacité, à La Rochelle pour s'occuper du dernier Fleury Michon. Vieille habitude pour Lucky, 43 ans, qui depuis près de quinze ans a été de toutes les aventures avec son frère, précieux préparateur et transco