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Libération

Pierre Villepreux s'intercaleJouer pour jouer

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publié le 22 avril 1996 à 3h51

Cette fois, les joueurs ne pouvaient pas face à une modeste équipe

roumaine passer à côté d'un jeu ambitieux. Dix essais sont venus récompenser les efforts des Bleus qui n'ont jamais cherché à maîtriser le risque mais l'ont au contraire provoqué. Ils ne se sont jamais contentés du résultat rapidement acquis. Le choix et la volonté délibérée de jouer même y compris dans son propre camp toutes les pénalités à la main était bien la preuve que le message de Jean-Claude Skrela avait bien été entendu et qu'il s'agissait de balayer tout le répertoire tactique, et bien sûr essentiellement dans le secteur du jeu à la main. En début de match, face aux déferlantes tricolores, les Roumains défendaient l'indéfendable. Leur organisation n'était pas au top ce signifiait que si les Français arrivaient à jouer avec un minimum d'ordre dans le désordre provoqué, l'addition risquait d'être lourde. L'important en fait résidait dans l'évolution de la mentalité des joueurs par rapport au jeu souhaité. Mais la mise en place de ce jeu en mouvement ne peut se faire que si l'on ose réellement le réaliser: le volume de jeu produit et les innombrables intentions sont révélateurs de l'état d'esprit qui animait les Français. La finalité de cet épisode aurillacois s'est traduit dans la boucle «jouer pour jouer», gagner, plaire et se faire plaisir. Satisfaction donc, mais réalisme des responsables qui ont parfaitement cerné les difficultés de ce groupe à développer des mouvements collectifs auxquels partic