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Libération
Portrait

Xiao, au service de la table françaiseD'origine chinoise, elle est la meilleure pongiste de son pays d'adoption.

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publié le 23 avril 1996 à 3h50

«Ma petite nièce a joué un peu», avait dit le vieux monsieur timide

en inclinant la tête. Xiao se tenait là, avec sa petite raquette, à côté de son oncle, et ne pipait mot. Rien sur le visage de cette jeune Chinoise d'à peine 20 ans ne laissait présager ce qui allait se passer. «Un garçon classé deuxième série passait par là, on lui a demandé de faire quelques balles avec elle. Je crois me souvenir qu'il avait fait deux points dans la partie», raconte Stéphane Michel, son premier entraîneur, de l'Athlétic Club de Boulogne-Billancourt (ACBB). Xiao Ming Wang se souvient elle aussi de cet épisode dans le clapotis de centaines de balles blanches qui rebondissent sur le sol du centre d'entraînement olympique de l'Institut national des sports et de l'éducation physique (Insep). «La présidente du club a immédiatement voulu me faire signer un contrat, pour moi c'était incompréhensible, j'ai été obligée d'appeler mon oncle pour qu'il m'explique. En Chine jamais on ne signe ce genre de chose.» C'était il y a douze ans, les formalités furent expédiées, et Xiao Ming Wang démarrait une carrière d'athlète de haut niveau pour le compte de la Fédération française de tennis de table dont elle deviendra la numéro un et dont elle défendra encore les couleurs ce week-end aux championnats d'Europe en Slovaquie et cet été aux jeux Olympiques.

L'histoire de Xiao Ming commence à 6 ans, quand elle s'initie avec talent à l'art de la petite balle blanche. Membre de l'équipe de la République populaire d