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Libération

Stadler, mégalo du foot hongroisRéputation à la Tapie, physique à la Benny Hill: un personnage.

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publié le 3 mai 1996 à 6h05

Akaszto (Hongrie),

correspondance Akaszto, 3.800 âmes: village perdu au milieu de la Puszta, la Grande Plaine hongroise. Au coeur de cette étendue silencieuse de poussière ocre, les communistes n'ont jamais jugé utile de poser une voie ferrée. Les paysans se lèvent et se couchent avec le soleil. Mais, dans ce village endormi, au bout de la rue principale surgit comme un mirage le stade Stadler, flambant neuf, 20.000 places assises!

Cette incroyable nef de béton au coût estimé à un milliard de florints (40 millions de francs) est le plus grand stade construit en Hongrie depuis le Népstadion de Budapest, en 1953, quand la légendaire «équipe d'or» de Puskas faisait vibrer le monde du football. Il a été bâti sur ses propres deniers par un enfant du pays rompu au capitalisme: Jozsef Stadler, 45 ans, ancien berger devenu milliardaire.

Celui que la presse magyare appelle le «Bernard Tapie» hongrois est un petit rondouillard, le sosie de Benny Hill. Jovial, il vous tend une main potelée ornée d'une chevalière en or grosse comme une soucoupe et vous guide dans son stade comme on fait visiter sa maison. A l'entrée, se détache en lettres géantes rouges «Stade Stadler». Sur les gradins, des sièges peints en blanc parmi les autres bleus dessinent «Allez Stadler!». Des secrétaires court vêtues font claquer leurs talons le long des tribunes dans des couloirs où se succèdent des bureaux, une cantine et un bar couleur bonbon dégorgeant de guirlandes.

A Budapest, on dit que Stadler est l'homme l