8e de finale du championnat de France: à Dax, Agen bat
Bègles-Bordeaux 25-18 L'académie de Musard ne siège jamais, car les académiciens se réunissent toujours debout. A Bègles, dans leur stade, on les trouve en face de la grande tribune, le long de la main courante. Anciens joueurs du club ou vieux supporters, prolos ou médecins, ils refont le rugby mot à mot pendant les matchs. A chaque fois, ils épuisent tout le vocabulaire et forcément l'enrichissent. Des bons mots, ils en découvrent plusieurs par mi-temps et lèvent alors la voix pour les offrir aux simples spectateurs. On ne sait pas si l'académie de Musard existe vraiment ou si elle est une invention de journalistes. Toujours est-il qu'il y a ces vieux messieurs en casquettes, qu'ils ne se réunissent que là et qu'ils jouent aux académiciens. Ils sont peu, 300 au maximum, contre 6.000 spectateurs en moyenne qui viennent de plus loin que Bègles ou Bordeaux, tant l'équipe a bien joué depuis la Coupe d'Europe. On s'en doute, leur avis ne compte pas, comme c'est de règle pour toutes les académies.
«On ne dit jamais du mal des gens, dit un académicien. On ne critique que le jeu. Les anciens trois-quarts parlent de celui des avants et vice versa. Et, quand un étranger à l'académie abonde dans notre sens, on change aussitôt d'avis.» Samedi à Dax, les académiciens sont restés sans voix, parce que, en fait de jeu, leur équipe en a très peu pratiqué, laissant à Agen le soin de le faire.
A Agen, il n'y a pas d'académie. Pourtant, le