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Sence, le goal de l'emploi pour les Gardois. Jugé peu sûr, il avait été écarté en début de saison. Samedi, il a retardé au maximum la victoire d'Auxerre.

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publié le 6 mai 1996 à 5h59

Dernière action du match. Ses joueurs l'appellent à l'autre bout du

terrain pour un dernier assaut. Philippe Sence quitte ses cages et s'avance jusqu'au rond central. Au coup de sifflet final, il pivote sur lui-même et se fige face à la tribune nîmoise prise de soubresauts convulsifs malgré la défaite consommée. Entre le capitaine du Nîmes Olympique et son public, il y a pendant de longues secondes un échange silencieux, une profonde reconnaissance. On ne voit que lui. Tache orange sur gazon vert.

«Mon équipe est à féliciter en bloc, mais, sans vouloir blesser personne, je crois que mon gardien a fait le match parfait.» Tandis que Pierre Barlaguet, l'entraîneur, rend hommage à son dernier défenseur, dans les vestiaires, les yeux rougis et cernés, la crinière en bataille, le gardien de but a bien du mal à cacher son émotion. Etouffé par la haie de micros qui se tendent devant lui, il marmonne: «J'aimerais bien prendre ma douche et aller voir ma fille.» Philippe Sence, 32 ans, n'a sans doute jamais eu droit à tant de sollicitude. Réputé gardien peu sûr, malgré son expérience, il se rappelle, à cet instant où pleuvent les compliments, qu'il n'a pas joué les quatre premiers tours de cette Coupe de France qui vient de lui filer entre les doigts et ce, malgré sa collection d'arrêts qui ont évité la correction à son équipe, dont un sur le penalty tiré par Laurent Blanc «qui a cru que je partais à droite, et je l'ai arrêté, c'est tout». Il se repasse vite fait le film des trois derniè