Lorient, envoyé spécial
Ils ne sont pas très bavards depuis le début de cette transat Lorient Saint-Barthélemy, mais samedi, Fred Vidalenc a pris son tour sur Saint-Lys Radio pour venir raconter ses frayeurs aux responsables de la course: «On a été suivi par un cargo. Petite frayeur! Ça fait un drôle d'effet. Et plus on changeait de route, plus il nous suivait. On se demandait ce qu'il nous voulait! En fait, il cherchait Port de Trébeurden.» Vendredi après-midi, Argos a en effet reçu un signal de détresse émis par la balise du bateau d'Audigane et Montoriol: «Certainement une mauvaise interprétation du message par le satellite», explique un opérateur du Centre national d'études spatiales. Toujours est-il que le Cross, organisme chargé des secours en mer, a déclenché pendant quelques heures une procédure de recherches qui a eu pour effet de faire se détourner de sa route cet énorme porte-conteneurs en plein milieu de l'Atlantique. Fred Vidalenc et Erwan Bellec, les deux marins du DCC Barclay qui naviguaient dans la même zône que Port de Trébeurden, ont donc pu reprendre leur route sans craindre d'être coupé en deux par ce cargo fou.
Treizièmes, à 257 milles des premiers, Fred Vidalenc et Erwan Bellec sont bien sûr un peu déçus par leur classement, mais eux aussi sont en train d'ajouter une belle page à leur amitié. Ils se connaissent depuis le lycée, à Bordeaux. Erwan avait 15 ans et Fred 18. Ils se sont vite quittés mais ne se sont plus jamais perdus de vue. Erwan a bifurqué v