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Libération

Les génies de la mer avec «Brocéliande». A quelques heures de l'arrivée, Gautier et Pahun sont en tête de la Lorient-Saint-Barth.

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publié le 11 mai 1996 à 5h44

Saint-Barth, envoyé spécial

Ce matin, au lever du jour, Alain Gautier et Jimmy Pahun, à bord de Brocéliande, devraient être les premiers marins de la Transat à se faufiler entre la pointe à Colombier et l'île Fourchue avant de piquer vers la ligne d'arrivée, à trois milles de là, devant le port de Gustavia. C'est jeudi soir que les deux complices du Pays de Lorient se sont glissés en tête, ramassant les dividendes de l'option plus nord qu'ils avaient prises voici six jours. Pour Eric Mas, météorologue, l'issue ne fait plus de doute, sauf casse imprévue: «Brocéliande va encore creuser l'écart. Les six degrés de différence qu'ils ont dans le positionnement font qu'en étant plus au nord ils ont un angle un peu plus serré, donc plus favorable par rapport au vent pour rallier Saint-Barth. Ça leur permet de lofer un peu plus et donc de gagner en vitesse. Ils ne vont pas ralentir d'ici demain.» Puis, avec humour: «A 7 heures locales, samedi matin, c'est à peu près ça. Ils auront quarante minutes d'avance sur la ligne!»

Vendredi matin, 6 heures, au PC de la course, face à la mer, sur le port de Gustavia. Alain Gautier est le premier à venir sur la vacation radio. Quand on lui demande l'heure approximative à laquelle il compte couper la ligne, il préfère évacuer la question d'une pirouette: «A priori, en gros, vingt-deux minutes avant le second.» Plus sérieusement, il parle de ces dernières heures de navigation: «On est à fond sur la barre. C'est Jimmy qui est le plus souvent à la ba