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Libération

Le rugby arrive en demi sans panache. Dax, Brive, Toulouse et Pau se sont qualifiés ce week-end au cours de matchs décevants.

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publié le 13 mai 1996 à 5h43

Dans le Petit Robert, le mot «jouer» occupe une colonne entière. Au

sens premier, ça dit: «Se livrer au jeu.» Quelques pages avant: «Jeu, n.m. Activité physique ou mentale purement gratuite, qui n'a, dans la conscience de celui qui s'y livre, d'autre but que le plaisir qu'elle procure.» Les quarts de finale du championnat de France correspondent assez peu à ces définitions, sinon par intermittence. S'il y eut du plaisir, c'est celui de gagner. Mais c'est un plaisir qui fait trop de frustrés, quatre vaincus et tous ceux qui regardent. Arrivé à ce stade de la compétition, le rugby ne contente que les supporters, en témoignent les tribunes mal garnies. C'est un mauvais signe d'ailleurs: à ce sport sans jeu, les supporters se raréfient tellement qu'on ne peut combler les stades.

Jouer pourtant, c'était la solution pour Toulon par exemple, face à Dax samedi. Une telle équipe est capable de développer un mouvement qui la mène à l'essai d'Alarcon, un essai imparable tant la défense dacquoise avait été déstabilisée. A Toulon, les joueurs ont le talent de libérer les ballons dans le temps exact qui permet au jeu de se développer, un pilier est capable de relayer au large, sans chercher l'affrontement. Ce qui signifie que Toulon a une tête, mais s'en sert si peu. Il faut supporter d'abord quelques bagarres générales, interminables, répétitives, désagréables. Ce n'est pas que l'on s'y fasse bien mal, mais ces coups de poing occupent à coup sûr dans la conscience la place du plaisir.

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