Voilà enfin un rugby qui devrait réjouir les adeptes du beau jeu.
Les quarts de finale avaient laissé les amis du jeu sur leur faim. On mettait en doute la qualité du rugby français et, du même coup, son impossible défi face aux professionnels de l'hémisphère Sud. Jeu en chute libre. Frigidité des joueurs par manque d'ambition, d'intention de création alors que la fertilité devrait être à l'ordre du jour. Mais voilà, le rugby français est à géométrie variable. Le chaud et le froid, le haut et le bas. La critique a fait son effet.
Je suis le premier à ne pas être d'accord, mais aussi je sais me réconcilier avec le jeu dès que celui-ci prend sa réelle dimension tactique, technique, athlétique, mentale, celle que lui confèrent logiquement les règles édictées. Alors le rugby devient gai, clair, enthousiasmant et comme par hasard loyal. Il est capital de savoir que le risque pris dans ce style de jeu peut coûter cher, mais si, en face, l'adversaire a les mêmes intentions, il peut aussi, juste retour des choses, rapporter gros. Après ces demi-finales, il est encourageant de pouvoir réduire à la mendicité tous ceux qui ont critiqué mieux vaut dire analyser sans complaisance la médiocrité des phases précédentes.
En fait, ces empêcheurs de tourner en rond avaient raison, puisque les joueurs, qui sont les «responsables du jeu», possèdent bien le potentiel adéquat. Ils avaient, et malheureusement beaucoup trop souvent dans la saison, manqué à leurs engagements. Jouer, ce n'est pas être