Il y a un truc qui cloche dans le jeu de Frédéric Fontang. Quelque
chose de difficile à décrypter. L'allure? Un jeune homme de 26 ans au duvet négligé sous le menton, dont les jambes ont l'air de vouloir trébucher à la moindre accélération. Des poignets fragiles qui cassent sous le poids de la vitesse de la balle. Il renvoie pourtant. Et il gagne. Le Palois est le seul Français, après l'élimination de Thierry Guardiola la veille, à avoir passé ce dernier tour des qualifications. Et dans un sourire d'adolescent qui vient d'être reçu au bac, paraît soulagé, vraiment soulagé, sans avoir pour autant donné l'impression de maîtriser. «Là, qu'est-ce que je vais faire maintenant? Ben, un quart d'heure de vélo, du stretching, puis repos.» Mais s'il avait perdu? «Je serais rentré à Pau.»
Le protégé de Tarik Benhabilès a pris l'habitude de ne plus savourer ces petites finales de qualifications, d'y souffrir en silence. En sept ans de professionnalisme, il n'a accédé qu'une fois directement au tableau final. Six fois il a dû batailler dans les qualifs, quatre fois il y a gagné sa place sur le court des grands. Mais jamais il n'a remporté un match dans le tournoi, tombant régulièrement contre des gros bras au premier tour (Ivanisevic, Gustafsson, Kulti, entre autres) Alors là, si Fontang (174e mondial) a un souhait, c'est de «tomber sur quelqu'un de plus facile, passer le plus de tours possibles». L'expérience lui a appris à ne pas considérer ce dernier match de qualification comme une dél