Dans les arènes de Nîmes, Cristina Sanchez (1), blonde et ronde
Espagnole, est entrée samedi dans la légende. A 24 ans, tresse blonde battant la chamade sur son habit de lumière, elle a tout connu après ses deux faenas face à des toros, il est vrai coopératifs, de 490 et 515 kilos de l'élevage Alcurrucen: ovation debout, tour de piste et surtout deux oreilles (une de chaque adversaire) comme trophées avant de quitter l'arène a hombros (sur les épaules) par la grande porte.
Avant elle, il y eut Juanita Cruz, née en 1917 et qui, en 1932, fit le paseo aux côtés de Manolete avant de prendre l'alternative au Mexique, puis la Colombienne Morelita del Quindio en 1968, la Mexicaine Raquel Martinez en 1981, la Péruvienne Lola de España en 1986 et enfin l'Espagnole Maribel Atienzar en 1981. Toutes ces femmes toreros prirent l'alternative en Amérique du Sud. Mais Cristina Sanchez, torero à pied, est la première femme à entrer en Europe dans ce club hermétique réservé jusqu'alors aux hommes.
Samedi matin, sur le sable blond des arènes nîmoises, Cristina a pris l'alternative des mains de son parrain, Curro Romero, torero andalou de 62 ans. De novillero qui ne combat que de jeunes toros de moins de 4 ans, elle a été intronisée première femme «matador de toros» d'Europe. Le premier novillo qu'elle tua le 29 novembre 1992 à Quito, en Équateur s'appelait Andarin et pesait 424 kilos. Le premier toro qu'elle a défié dans les arènes de Nîmes répondait au doux nom de Pocabarba et pesait 490 kilos.