Avec Anke Huber, on se demande à quoi ça tient d'être la pâle étoile
du tennis mondial. Des mollets moins potelés, une peau toujours laiteuse: après six excursions à Roland-Garros, dont une demi-finale perdue en 1993 contre Steffi Graf, deux finales aux Masters et à l'Open d'Australie depuis l'automne, elle continue d'envelopper des coups qui claquent, dont un revers croisé d'attaque précis. Mais, à 22 ans, elle ne s'est jamais laissé happer par une popularité tout entière concentrée sur l'autre Allemande, la grande Steffi. Pas de voiture à son nom, pas de photo de mode, des formes et une personnalité qui la destinent à son métier, à son métier seulement. «Cela m'avantage, on ne me prête pas trop attention. D'un autre côté, c'est toujours difficile d'être comparée à des joueurs comme Steffi ou Boris. Mais du point de vue de la tension, ma vie privée est préservée, c'est plus confortable.»
Originaire du même Land que Graf, elle a fréquenté le même entraîneur, Boris Breskvav, dont elle ne garde pas le meilleur souvenir. Et elle s'est démarquée de son encombrante compatriote: «J'aime le jeu de Monica.» C'est d'ailleurs devant Seles qu'elle s'est inclinée en Australie. Petit à petit, Anke s'est appliquée à faire le ménage dans sa tête, époussetant son image avec le soin d'une ménagère méticuleuse, préférant les buffets bien cirés au tumulte du monde, faisant fi des comparaisons inutiles à la bonne marche de sa vie ancrée à distance en Autriche. Quand on insiste sur ses résultats