Pierce (Fra) bat Randriantefy (Mad)
6-3, 2-6, 6-2 Deux jambes élastiques, et un patronyme à couper le souffle, Dally Randriantefy est, toutes personnalités confondues, régulièrement élue reine de la plus belle île du monde. Reine sans couronne d'un tennis malgache aux abois. Depuis cinq ans, s'acheter une raquette, de simples balles est devenu une gageure. Conséquence des troubles politiques qui agitent le pays, une inflation galopante ronge le porte-monnaie d'une jeunesse et d'un peuple qui s'adonneraient volontiers au plaisir simple de glisser sur cette terre couleur de lave.
Des étincelles dans les yeux, une étoile dorée sur l'arête droite de son nez, Dally, 19 ans, a la réplique souriante, et aime tromper son monde. «Je dis d'ordinaire que c'est du piercing, en réalité c'est juste collé, pour cacher une cicatrice, plus esthétique.» Cette célèbre inconnue, amusée par la curiosité qu'elle suscite au sortir d'un deuxième tour contre Mary Pierce dans lequel elle a su exploiter les absences chroniques de la Française, est aussi placide que malicieuse. «Dans le deuxième set, je ne sais pas ce qui s'est passé, elle a fait beaucoup de fautes directes. Je savais qu'elle pouvait revenir dans le jeu quand elle voulait, et je remontais quand elle voulait bien faire des fautes.»
Classée 119e mondiale, elle est aussi la plus titrée des tenniswomen du continent africain. Rompue aux aléas des qualifications pour laisser son nom dans les palmarès des tournois du grand chelem, elle appréhen