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Melbourne 95-Paris 96, une si longue absence Depuis sa victoire à l'Open d'Australie il y a un an et demi, Pierce a accumulé les contre-performances.

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publié le 1er juin 1996 à 7h27

Melbourne, le 29/01/95. Elle lance au ciel ses longs bras en coton,

raidit ses mollets de poupée Barbie. «Allô? Maman? J'ai gagné!» Mary Pierce a 20 ans dont dix de tennis intensif plus une heure et trente-huit minutes de bonheur. Elle vient de battre en finale de l'Open d'Australie Arantxa Sanchez.N$ 3 mondiale après ce succès, l'Américaine née à Montréal mais à la nationalité française a aussi une pensée pour son père. Ce père-patron, possessif, jaloux, exubérant et encombrant qui l'a enfermé derrière les grillages des courts, dès l'âge de dix ans, doit être quelque part devant un poste de télé.

Tokyo, le 05/02/95. Accompagnée de son jeune et séduisant entraîneur suédois Sven Groenveld, elle perd en quart de finale contre la Bulgare Magdalena Maleeva. Elle se déclare fatiguée. «J'ai perdu ma concentration par-ci, par-là. Je voudrais passer trois jours sans rien faire pour laisser mon cerveau se reposer.»

Berlin, le 19/05/95. Après une élimination au premier tour à Hambourg pour cause d'infection rénale, Pierce a retrouvé le camp d'entraînement de Nick Bollettieri et ses remarques acerbes. «Mary est moins bonne physiquement que les meilleures du monde. Le problème est que si elle ne travaille pas, elle peut perdre en huit jours le bénéfice de six semaines d'efforts.» Elle bute à nouveau sur Maleeva au troisième tour.

Paris, le 6/06/95. En 8e de finale à Roland-Garros, Mary Pierce est battue par la Croate Iva Majoli. Une angine, des douleurs à l'aine et à l'épaule droite déciden