Parmi les rugbymen français, Pierre Villepreux a au moins deux
qualités uniques au regard de la finale du championnat de France qui sera disputée samedi soir entre Toulouse et Brive: il a joué une finale dans chaque équipe. En 1965 avec Brive contre Agen, qui remporta le titre. Avec Toulouse en 1969 il échoua aussi contre Bègles. Dans les années 80, il fut l'entraîneur comblé de Toulouse et installa alors cette forme de jeu novatrice et créatrice qui fait depuis le bonheur de l'équipe et celui des spectateurs. Plus tard il fut brièvement l'entraîneur de Brive qui au bout du compte refusa ses conceptions. Il est donc bien placé pour comparer les deux équipes.
Le style De Brive. Dans le temps, certainement. Si on compare les différentes finales jouées par Brive, on voit que ce style a évolué. Lors de la première en 1965, celle que j'avais jouée, il était essentiellement basé sur le jeu déployé, celui des lignes arrière, avec des avants qui cherchaient à donner un maximum de ballons aux trois-quarts, allaient de touche en mêlée sans être particulièrement intéressés par le jeu. La priorité allait aux lignes arrière où je m'intercalais. En 1972 et 1975, dans les grands affrontements avec Béziers, la priorité était au jeu d'avants avec Roques à l'ouverture qui organisait le jeu, plutôt au pied, même s'il utilisait aussi les grosses possibilités de l'équipe pour attaquer à la main. Aujourd'hui, Brive a retrouvé ce style: un gros paquet d'avants et un demi d'ouverture qui gère le jeu