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Libération

Pioline-Rios, à rebelle, rebelle et demiLe match des forts en gueule promet.

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publié le 3 juin 1996 à 7h24

On sait ce qu'il est advenu des fortes têtes sur le circuit

professionnel en moins de dix ans. McEnroe et Connors ont suffisamment éructé, brisé de nerfs et de raquettes, que le docte public de Roland-Garros a eu peur du vide le jour où ils ont annonçé qu'ils ne viendraient plus.Les organisateurs de tournoi les auraient supplié à genoux de revenir saupoudrer de charbons ardents cette terre trop molle. On devrait donc se réjouir de l'affiche Pioline-Rios. Entre l'ex-honni du tennis Français en pleine phase de rachat pour service rendu à la nation exsangue et l'insupportable Chilien, le dialogue s'annonce corsé.

Claquemurés dans leur tennis, leur conversation est des plus sommaire. A l'image de Cédric Pioline («Je m'occupe surtout de ma personne, le reste ne m'intéresse pas»), le sujet Rios s'est attiré un qualificatif définitif: il est odieux. En communiquant sur le mépris qu'il peut inspirer, Marcelo Rios, a en lui cette évidence que l'on ne se débarrasse des emmerdeurs qu'en pratiquant l'insulte ­ «J'en ai rien à foutre» ­, et la non-réponse. A quelques exceptions près, comme ce jour où une jeune fille naïve lui demandant un autographe s'est entendu répondre: «Non!» «Il est ingérable», dit un responsable de communication désabusé, tandis qu'en coulisse on se frotte les mains de la pagaille que sème ce mouton noir dans la bergerie ATP. Tout en ayant conscience que son insoumission n'a d'égal que son absence de scrupule et que pour le garder à la maison, Adidas devra jouer fi