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Stich le métamorphosé ne part plus battu sur terreL'Allemand qui affronte Rosset en demi-finale aujourd'hui a changé. D'entraîneur, d'état d'esprit, de vie.

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publié le 7 juin 1996 à 7h17

«Bon, Michael, assez déconné, réponds aux questions sérieusement.»

Les journalistes allemands sont déconcertés. Michael Stich arbore un sourire juvénile qui exaspère ses compatriotes. «Je m'amuse, je pense que c'est la meilleure chose qui me soit jamais arrivée.» Qualifié pour les demi-finales en promenant son service pendulaire, l'ex-pisse-froid du circuit s'essaie à l'humour en évoquant son adversaire d'aujourd'hui. «Marc (Rosset) est un type bien. J'aurais préféré qu'il perde.» L'Allemand s'amuse parce qu'il est en train de jouer un bon tour aux analystes du tennis. En octobre dernier, une entorse le fait hurler de douleur au tournoi de Vienne. Exit Stich, dont personne ne demandera de nouvelles. Calfeutré dans son amour-propre et dans sa maison de Salzbourg auprès de sa femme Jessica, il découvre à 27 ans une existence sédentaire, pas si désagréable que ça. «Il est difficile de quitter un milieu avec lequel on a l'habitude de voyager semaine après semaine. C'est une partie importante de ma vie. Maintenant, j'apprécie plus parce que je sais que ça peut s'arrêter d'une seconde à l'autre.» Bien calé devant la télé, le tennis de salon lui a été salutaire. D'autant que le repos forcé se prolonge lorsque, après s'être consciencieusement remis à travailler son coup droit pour en faire l'égal de son revers, et avoir remporté le tournoi d'Anvers en février, il s'achève la cheville gauche en sautant dans son short.

Mais Stich a aussi changé d'entraîneur, et une nouvelle philosoph