La bataille aux sommets du Dauphiné-Libéré a finalement tourné à
l'avantage de Miguel Indurain. «Fatigué», Laurent Jalabert a abandonné hier sur les pentes du col du Coq à une quarantaine de kilomètres de la ligne d'arrivée finale. Mais, depuis plusieurs jours, depuis cette fulgurante escapade du Français, jeudi, dans le mont Ventoux, l'Espagnol a méthodiquement construit sa victoire.
Après être revenu à hauteur de son adversaire grâce au contre-la-montre vendredi, Indurain l'a pilonné tout au long de la longue étape de samedi. Dans les cols d'Allos et de Vars, il a multiplié les escarmouches, et, enfin, Jalabert a cédé à 8 kilomètres du dernier sommet, celui du prestigieux Izoard. Menant durant toute la montée, et partant seul après la traversée de la Casse, où une stèle rappelle les exploits de Coppi et de Bobet, Indurain a entamé seul la descente. Prudent sous la grêle, il s'est laissé rejoindre par Madouas ou Virenque, mais a repris ses droits dans les rues de Briançon pour prendre possession du maillot jaune. «Je ne pensais pas faire cela dans cette étape, Jalabert a sans doute payé ses efforts des deux derniers jours», déclarait Indurain rassuré.
Effectivement, hier, Jalabert a fini de payer ses efforts. Alors qu'Indurain, qui voulait rester sage, ne s'employait qu'à contrer les démarrages de Leblanc et Virenque, Jalabert s'est retrouvé pointé à plus de deux minutes et demie des premiers. Attendu par deux coéquipiers, il a préféré mettre pied à terre, mais il n'est «pas