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Libération

L'Espagne: trente ans de disetteDepuis 1964, l'équipe nationale, contrairement aux clubs, n'a rien gagné.

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publié le 15 juin 1996 à 6h50

Groupe B, samedi à Leeds, 19 heures: France-Espagne.

En direct sur France 2, en différé sur Eurosport à 21h30.

Seuls les Espagnols les plus âgés se souviennent encore de Marcelino, dont le but, forcément historique, faisait de son pays le champion d'Europe, face à l'URSS. C'était en 1964. Depuis: rien. Les images en noir et blanc de ce but sont aujourd'hui usées à force d'être passées et repassées sur les petits écrans espagnols en préambule à chaque grand rendez-vous international.

L'Espagne ressasse inlassablement son seul titre de gloire. Depuis Marcelino, elle n'a jamais été à la hauteur de son prestige dans le monde du foot, prestige construit autour de grands clubs comme le Real Madrid ou Barcelone. Ces trente-deux dernières années, la sélection espagnole a joué un rôle insignifiant dans les grandes compétitions internationales excepté son apparition en finale de l'Euro 84, face à la France avant de retomber dans l'oubli, de redevenir une équipe qui ne décolle pas. Pour les aficionados, sélection n'en finit pas de rimer avec déception. L'Espagne pourtant n'est pas moins un pays de foot que les Pays-Bas ou l'Italie, son bourreau de toujours, comme en quart de finale du Mondial 94. Le Real Madrid ou le Barça tutoient facilement l'Ajax ou le Milan AC, même s'ils s'y sont, récemment, brûlé les pieds. Parler du foot comme du sport national espagnol, c'est être en dessous de la réalité. La croissance de son audience semble n'avoir plus de limites. Chaque dimanche, plus de 300.