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Libération
Reportage

Pescarolo, père Courage au Mans. Trentièmes 24 Heures pour «Pesca», sur une Courage et avec deux jeunes pilotes.

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publié le 17 juin 1996 à 6h49

Le vieux capitaine barbu est partout, incontournable. Henri

Pescarolo, 53 ans, 30 fois au départ des 24 Heures du Mans, 4 victoires: tout est dit. Ou presque. Sa voix ronronne à plein régime, acceptant les compliments qu'il suscite sur son passage avec la modestie de ceux qui n'en ont pas besoin. Il fend la foule qui s'ouvre devant lui comme un Velasquez de retour des Indes. «Henri est un pragmatique. C'est un type qui a 2 de tension, quand il parle on dirait qu'il dort», rectifie Emmanuel Collard, son jeune coéquipier, visiblement troublé par le phénomène «Pesca», aux antipodes des clichés qui courent sur les fous du volant.

Il est 11 h 30 ce samedi, et le grand solitaire n'a qu'une envie: quitter le paddock saturé de chaleur, sentir sous lui les vibrations du moteur, le roulis d'un châssis lancé dans de longues courbes à plus de 200 km/h, sur la piste qui en a fait un monument du sport automobile français. «Même après trente courses, il y a toujours de la tension. Et, si ça ne se voit pas, on est toujours inquiet. On sait que, si on se rate, on ne peut pas se rattraper après. Lors du départ, on n'est pas à l'abri de se prendre une voiture dans le cul.» C'est donc lui qui, d'autorité, s'est placé sur la grille. L'homme impassible a choisi cette année de porter son casque vert dans l'habitacle étroit de la Courage n$ 5 engagée par ses soins et soutenue par La Filière Elf, une structure de promotion de jeunes mécaniciens et pilotes français. Une équipe dont il est, pour la pre