«Il y a des gens à l'âme ethnologue qui payent très cher pour aller
voir ce qui se passe au Népal. Un voyage dans un congrès de la Fédération française de rugby, c'est économiquement plus avantageux et beaucoup plus dépaysant. D'autant que dans une tribu amazonienne, si vous êtes discret, vous avez une chance d'assister aux rites ancestraux, mais à la FFR, c'est mieux, puisque vous pouvez participer: si lors d'un vote vous levez la main, que vous soyez le chauffeur du bus, un gars qui s'est trompé de porte ou le type chargé de la sono, votre voix sera comptée, car on ne vérifie jamais rien.» Daniel Ferragu est un peu las. Samedi, à l'assemblée générale de la FFR, à Albi, il a encore échoué à instaurer un débat. Et il est fatigué d'incarner l'opposant perpétuel.
Cette année pourtant, les choses auraient dû bien se présenter pour lui. Son adversaire, le président Lapasset, vient de vivre une année difficile. Sévèrement critiqué pour sa gestion par le ministère de la Jeunesse et des Sports, Bernard Lapasset semblait au plus mal à l'automne. Aujourd'hui, tout va très bien. L'assemblée générale extraordinaire a adopté ses propositions: création d'une commission nationale du rugby d'élite chargée d'administrer le secteur professionnel, réforme des statuts et du mode électif. Sans liste d'émargement, il a obtenu 72% des voix. Dans son discours, il avait souligné la nécessité de «poursuivre la modernisation de la vie fédérale» et de «préserver l'unité du rugby français, à la fois pa