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Libération

Super Mario tient déjà sa revancheDéclassé dimanche, Cippolini a remporté hier la deuxième étape au sprint.

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publié le 2 juillet 1996 à 8h50

Wasquehal envoyé spécial

A l'heure du premier café, sur la place du marché à 's Hertogenbosch, un porte-flingue du beau Mario Cipollini se penche tout miel vers Frédéric Moncassin. Messes basses et sourires en coin. Que murmure l'Italien au Français, qui garde encore la tête dans les nuages? «Que Cipollini, hier, ne m'avait pas poussé!», soupire Moncassin en levant les yeux au ciel. Dans la bande du sprinter italien, on aime que les choses soient claires. Chacun à sa place. Et Mario devant. Quelques heures plus tard, c'est chose faite. On ne discute plus, on frotte, on serre les dents. Les équipiers jouent des coudes dans les rues luisantes qui filent vers l'avenue de la Marne. Au bar Le Quesne, dernier virage à gauche sous l'enseigne Meteor. Les étages de la fusée Cipo se mettent en place. Ils ont nom Calcaterra, Poli, Fornaciari, Fagnini, Scirea, sombres gueules, dos cassés, biceps au vent.

La veille au soir, après le camouflet infligé au maestro par le discret Moncassin, ils ont passé un sale quart d'heure. Ils courbent l'échine à présent, bouffent du vent, du mal et des injures sur un interminable boulevard de deux kilomètres. Dans leur dos, le champion d'Italie attend le dernier instant pour donner son fameux coup de reins. Il a les yeux écarquillés, attend que ses adversaires se découvrent. Blijlevens, Svorada, Moncassin, Zabel... ils sont sur les nerfs, font tomber le masque un peu tôt. L'accélération du beau Mario leur coupe les jarrets. Quelques minutes plus tard, che