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Libération

Indurain n'est plus maître des colsEpuisé samedi, décevant dimanche, le Navarrais découvre le doute.

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publié le 8 juillet 1996 à 8h34

Val-d'Isère envoyé spécial

Au troisième étage, vue sur la vallée et porte close. Samedi en fin d'après-midi, Miguel Indurain s'est retiré dans la chambre qu'il partage avec son frère Prudencio. Il ne veut parler à personne. Son entourage reste à l'écart. José-Miguel Echavarri, le manager de la Banesto, tourne en rond dans les couloirs. Il a échangé quelques mots sans gravité avec le champion qui lui a donné cinq Tours de France. Des banalités. Chez eux, la défaite et le doute ne sont pas des sujets faciles: «Je ne suis pas habitué à le voir comme ça, confie Echavarri. Il n'y a pas grand-chose à dire, il a connu un passage à vide. Pas question d'insister. Je ne veux pas qu'il s'inquiète, il faut qu'il reste tranquille, qu'il garde son équilibre et qu'il récupère.»

Dans l'hôtel des Banesto qui domine Les Arcs, les mêmes questions reviennent toutefois avec insistance. Pourquoi Miguel «le Tranquilo» a-t-il perdu son sang froid dans la dernière ascension de la journée? Pourquoi a-t-il refusé le bidon que lui tendait Zulle? Pourquoi s'est-il précipité ensuite vers la première portière pour y trouver à boire? Où sont passés sa force et son flegme? Pourquoi a-t-il durci le train, annoncé à ses hommes, en bas de la côte, qu'il se sentait bien et qu'il allait attaquer? Etait-ce bien raisonnable? Et pourquoi s'est-il écroulé? José-Miguel Echavarri n'en sait rien.

Pour donner le change, il avance un semblant d'explication. «Miguel a mis et remis son imperméable pendant l'étape. Il a bea