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Libération

Les attaquants se ramassent à l'appelDurand, Virenque, Sorensen ont voulu mettre le feu hier. Le peloton les a éteints.

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publié le 10 juillet 1996 à 8h27

Gap envoyé spécial

Jacky Durand, ancien champion de France, qui court aujourd'hui sous les couleurs de la Creuse, ne prévoit rien. C'est la première belle journée d'été depuis le départ de Hollande: il attaque. Comme tous les jours. Ou presque. Peu importe que la route soit longue. Qu'à la sortie de Susa s'élèvent les premiers raidillons qui mènent au col de Montgenèvre. Les femmes sur son passage ouvrent grand les fenêtres. Sur la place du marché, les filles en robes légères se détournent des étals et le saluent à grands cris. Il en aimerait presque la montagne.

Jacky Durand, est ainsi fait. Il aime la vie. «Et surtout le Tour de France.» «Cette course, nous disait-il un jour, c'est un peu comme ces histoires qu'on te raconte pour t'endormir quand tu es môme!» L'an passé, bienheureux au soir du prologue, il portait encore le maillot jaune. Il n'a plus guère de chance de revoir le podium ces jours-ci. L'allure est si vive dans le final qu'à l'heure du direct télé, il est loin derrière. Il se montre donc au matin et rêve debout pendant quelques kilomètres. «Je suis prêt à souffrir pour entendre le public», dit-il. Hier, il porte donc son attaque au quarantième kilomètre dans l'air vif et lumineux, à l'entrée de Vernetto. Depuis les faubourgs de Turin, les routes sont claires et dégagées, la grande foule d'Italie est de sortie. Durand se fait la belle jusqu'au fort qui domine Exilles. En vingt kilomètres, il a pris quatre minutes au peloton. Il les perd en quelques lacets à l'