Trois champions qui font défection. Un coup à l'honneur et
l'économie du pays.
Cuba envoyé spécial Deux boxeurs de l'équipe olympique cubaine, Joël Casamayor, médaille d'or des coqs à Barcelone, et Ramon Garbey, triple champion du monde amateur mi-lourd, ont fait défection début juillet au Mexique. Dans la foulée, Rolando Arrojo, le meilleur pitcher de l'équipe de base-ball, tenante du titre olympique, choisit de rester aux Etats-Unis. Et Fidel Castro qui pique mercredi une grosse colère, lors de la remise du drapeau national aux 180 athlètes cubains qui partent à Atlanta. Le Lider Maximo a violemment accusé Arrojo d'avoir été «acheté», comme tous les athlètes qui font défection «attirés par l'esprit mercenaire» et commettent «l'atrocité de trahir le pays». Ceux-là «encouragent l'ennemi qui veut nous détruire», a ajouté Castro. Il a exhorté les athlètes à la loyauté alors qu'ils se rendent dans un pays «qui fera tout son possible pour nous priver de nos meilleurs athlètes et de nos médailles».
La colère de Castro est à la mesure du coup porté à Cuba. A Barcelone, son pays s'était classé au cinquième rang des nations sportives en remportant 17 médailles d'or, au premier rang si l'on considère la proportion de médailles par habitant. En fait, au même titre que la musique, le sport est devenu l'image de marque de Cuba.
Image de marque au sens commercial du terme. Et Fidel Castro aurait aussi bien pu accuser de sabotage économique les sportifs qui choisissent l'exil. Le sport cubain