L'Angleterre a été exclue samedi du Tournoi des cinq nations.
C'est-à-dire que le Tournoi des cinq nations n'existe plus formellement et que le Tournoi des quatre nations qui lui succédera n'a plus grand intérêt vu la faiblesse des nations britanniques qui subsistent. C'est une mauvaise affaire pour le rugby international de l'hémisphère Nord, provoquée par la stratégie de Rupert Murdoch dans sa course à la suprématie mondiale en matière de télévision.
Le Comité des cinq nations a exclu l'Angleterre parce qu'elle avait signé un contrat d'exclusivité avec BSkyB, la chaîne par satellite du magnat américano-australien. Jusque-là, les quatre nations britanniques étaient toutes liées à la BBC, jusqu'à la fin de la saison 1997, se partageant à égalité la vente des droits de retransmission.
Depuis longtemps, l'Angleterre estimait que cette égalité n'était pas juste puisque c'était les matchs de son équipe qui généraient le plus d'audience. L'argument n'est pas sans fondement: sa fédération étant la plus développée, ses besoins financiers sont plus grands. Murdoch l'a entendu et a fait éclater le tournoi pour 650 millions de francs sur cinq ans.
La décision du Comité des cinq nations ne s'explique pas seulement par une volonté de maintenir l'égalité. Il a considéré aussi que Rupert Murdoch, déjà propriétaire des droits des nations de l'hémisphère Sud, est en passe d'établir un véritable monopole sur le rugby. Pour le moment, les équipes des antipodes n'ont pas à s'en plaindre. L'arrivée