Rio de notre correspondant
Lorsque l'on chausse du 41 et que l'on possède une poitrine d'une platitude propre à exaspérer le plus flegmatique des fabricants de soutien-gorge, incarner la féminité brésilienne tient forcément du tour de force. Les mauvaises langues de service n'ont pas manqué d'ironiser sur le look de «pin-up de magazine agricole» d'Edinanci Fernandes da Silva. N'empêche qu'une boutique de mode de Sao Paulo n'a pas hésité à la parer d'une élégante robe noire avec parure complète de bijoux pour le supplément féminin du quotidien O Globo. Une réussite.
Rien n'est pour autant acquis. A 19 ans, la judoka prodige du Brésil n'a pas convaincu tout le monde au delà des magazines sur son appartenance sexuelle: la double championne sud-américaine, médaille de bronze poids lourds au dernier open d'Angleterre, a en effet dû être «débarrassée d'une anomalie génétique» dans le plus grand secret, le 30 avril dans un hôpital de Porto Alegre. De source officielle, on apprit peu après que l'urologue Fabio Koff a procédé à une orchidectomie bilatérale (ablation des deux testicules, non apparents en l'occurrence) suivie d'une réduction du clitoris hypertrophié. Et l'affaire de «L'athlète hermaphrodite» a fait les beaux titres de la presse brésilienne. Edinanci da Silva a-t-elle vraiment toujours été une femme, ou était-ce un homme? Il faudra attendre que les experts du Comité International Olympique statuent définitivement à l'aune des résultats des examens médicaux prévus en pare