Bordeaux envoyé spécial
«Aujourd'hui, j'ai mis les chaussures neuves, attention!» Un sprint, ça se prépare. Et mine de rien, Frédéric Moncassin devient expert en la matière. Pour son déboulé royal sur les bords de la Garonne, le Toulousain a tout préparé avec des manies de vieux garçon. Le matin, à la première heure, dans son hôtel d'Hendaye, il était sur le dos des mécanos. Il voulait «des roues spéciales». Des rayons «hypertendus et ligaturés», raides à en claquer. Des boyaux méchamment gonflés. «Je leur ai demandé de mettre la pression», sourit-il. Depuis son entrée en matière phénoménale dans le sprint de la première étape à 's Hertogenbosch, Frédéric Moncassin est assez gonflé lui-même. On ne reconnaît plus le timide. Quand il prend la route de l'étape bordelaise qui couronne traditionnellement les plus grands finisseurs du Tour de France, c'est avec la victoire en tête. Il se moque de l'inconfort des routes des Landes sous ses roues dures comme la pierre («Ah ça, je les ai senties! Dès qu'il y avait un trou, bing!») Dans les derniers mètres, il est paré. Le braquet est le même qu'en Hollande. Tout est nickel. Et les chaussures? «Pour ma première grande victoire de l'année sur Paris-Nice, j'avais oublié les miennes à la maison. J'en ai pris une nouvelle paire. Ce matin, je me suis dit: Tiens, et si je mettais des chaussures neuves. Eh bien, ça marche!»
Sur ce Tour, tout lui sourit. Maillot jaune, maillot vert, deux victoires d'étapes... Il en revient à peine et avoue qu