Lutte, 130 kg et plus
Or: Alexandre Kareline (Russie) Argent: Matt Ghaffari (Etats-Unis) Bronze: Sergueï Moureiko (Moldavie) Qui n'a pas vu de près Alexandre Kareline n'a jamais approché un homme fort. Qui n'a jamais approché ce Russe de Sibérie ne peut pas savoir combien un corps humain peut dégager de puissance. On se remémore alors d'autres grands corps, larges, épais mais il n'y a qu'un géant qui renvoie à des songes de petits garçons où les géants étaient forcément bons.
Ce géant-là n'est pas très grand (1,92m) et ne toise pas la foule d'une hauteur inhumaine. Il a une tête à la fois rude et douce, un regard très clair que l'on peut capter. Et son corps ne se décrit pas, sinon pour dire que les 130 kg sont assemblés sans graisse apparente, que donc tout ce poids est de chair et d'os, que si ces os sont raisonnablement longs, c'est que la chair s'étend en large. Et en dur. Mais quand il est arrivé, on a surtout vu sa tête, son calme et même un sourire.
Quand Matt Ghaffari, Américain d'Iran, est apparu ensuite, on a vu un grand et gros homme trottinant, et levant les bras à la manière des catcheurs, pendant que la foule hurlait «USA, USA!». Le géant n'a gagné que d'un point, mais lui seul a été en situation de renverser l'adversaire. Le géant s'était blessé à une épaule, il y a trois mois et avait dû longuement interrompre l'entraînement. Qu'importe. Avant le combat, Youri Korneyev, président de son fan-club, avait dit qu'il pouvait gagner avec une main et même un pied attac