La médaille d'or de Félicia Ballanger récompense les deux facettes
d'une personnalité méconnue du sport français. D'abord, Félicia l'émotive, celle dont la timidité lui faisait craindre de ne jamais être à la hauteur de ses adversaires. Ensuite, Félicia l'entêtée, dont Daniel Morelon, son entraîneur, n'a cessé de vanter les capacités de travail. Samedi, en finale de la vitesse contre l'Australienne Michelle Ferris, la championne du monde 1995 n'a jamais donné l'impression de douter. Après avoir passé toutes les séries qualificatives sans avoir concédé une seule manche, elle a mené intégralement la course, pour finir largement détachée: «Depuis Barcelone, en 1992, j'ai appris à battre des filles qui me faisaient peur.» Alternant visite chez le psy et poids et haltères, Félicia Ballanger est parvenue à trouver l'équilibre idéal qui, selon Daniel Morelon, la place désormais et pour longtemps au sommet de la plus complète des disciplines sur piste.
Samedi toujours, les poursuiteurs créent la surprise du jour: Christophe Capelle, Jean-Michel Monin, Philippe Ermenault (déjà médaillé d'argent en poursuite individuelle) et Francis Moreau cueillaient aux dépend de la Russie une quatrième rondelle en or pour le cyclisme français. Un métal que les Français ne s'étaient pas appropriés depuis 1948 en poursuite par équipes.
Dimanche matin, Francis Moreau se remettait en selle pour la course au points. Une épreuve de 40 km (160 tours), où il se faisait déposséder de l'argent dans l'ultime sp