Haut vol dames
Or: Fu Mingxia (Chine) Argent: Annika Walter (Allemagne) Bronze: Mary Ellen Clark (USA) Ce sont des acrobates qui tombent. On dit tremplin de haut vol dans le programme olympique, mais c'est une tromperie. Il n'y a ni haut, ni vol. La chute c'est toujours vers le bas. Tomber, pendant 10 mètres, jusqu'à l'eau, et le corps qui tourne pour faire durer le temps. L'eau est en plus, presque en trop, elles en sortent très vite. Fu Mingxia ne savait pas nager qu'elle plongeait déjà. Samedi soir, elle a gagné la médaille d'or du tremplin de 10 mètres, comme à Barcelone.
Les plongeuses sont des jeunes filles graciles, avec seulement les cuisses un peu saillantes pour l'appel, le seul exercice de force du plongeon. Ensuite, c'est la chute, et les façons plus ou moins élégantes de la masquer à ceux qui regardent d'en bas. Pendant la compétition, il y a dans les yeux des plongeuses une sorte de lassitude. Peu de sourires, peu de contentement. Elles semblent vidées. Entre deux sauts, derrière la tribune, quelques-unes sont allongées à même le sol, immobiles, enveloppées dans des draps de bain, avec seulement la tête qui dépasse, le regard fixe.
Les plongeurs américains prennent un jour de repos après les compétitions pour récupérer du traumatisme. Quand on chute de 10 mètres, on touche l'eau à 50km/h et plus selon son poids. A cette vitesse, le liquide devient dur. «On peut se casser les pouces, dit l'entraîneur canadien, ou les poignets, ou les épaules, ou le cou. Si on ne n